La ville de Soroca qui compte environ 40 000 âmes, est le centre administratif du district de Soroca situé dans le nord de la Moldavie à 160km de la capitale Chisinau. Elle fut construite au bord du fleuve Dniestr qui marque une frontière naturelle avec l’Ukraine voisine.
La ville est célèbre pour deux raisons. Sa forteresse grandiose située dans le centre ville et sa forte population bohémienne.
La Forteresse
Au Moyen Age, la forteresse de Soroca faisait partie du système de défense militaire de la Moldavie qui comprenait quatre forteresses sur le fleuve Dniestr, deux sur le Danube et trois autres dans la partie nord du pays.
Avec cette ceinture de pierre, les frontières du pays étaient bien protégées.
La forteresse de Soroca a été construite sur le fleuve Dniestr à partir d’anciennes fortifications. En 1499, sur ordre du Prince Stefan Cel Mare, une forteresse en bois fut construite sur les restes d’une ancienne forteresse génoise appelée « Olihonia ».
Entre 1543 et 1446, sous le règne de Petru Rares, elle fut entièrement reconstruite en pierre sous la forme qu’elle a aujourd’hui.
La Forteresse de Soroca est également célèbre pour avoir été le lieu de la rencontre entre l’armée moldave commandée par le chef Cantemir et l’armée russe commandée par le Tsar Petru I en vue de défaire les envahisseurs ottomans en 1711.
C’est une visite incontournable tant la préservation de l’édifice est remarquable.
La ville des roms
Soroca est aussi connue pour être la capitale des roms. La présence gitane dans la ville remonte au XVème siècle, époque ou le prince Etienne le Grand fit venir la communauté, spécialisée dans les techniques d’extraction et de traitement des métaux, pour forger les armes de son armée, alors en guerre contre les turcs.
Il existe ainsi un quartier, surnommé la colline des tziganes et qui regorge de palais fastueux et ostentatoires ou le luxe prime souvent sur le gout. Il faut le voir pour le croire. Dans des rues en mauvais état, certaines bâtisses tout bonnement spectaculaires côtoient des chantiers abandonnés. Un véritable empire bohémien où règne le culte de l’apparence.
On découvrira tour à tour une reproduction curieuse de la Maison Blanche ou une copie insolite du Bolchoï de Moscou. Parmi ces résidences d’un faste déconcertant, il y celle du baron, le chef des tsiganes de Moldavie – Artur Cerari. Bienveillant avec les touristes, c’est lui qui dicte la loi dans ce microcosme où la législation moldave cohabite tant bien que mal avec les coutumes de la communauté.
Ce « Beverly Hills » Gypsy est un endroit hors du commun, au dépaysement total qu’il faut visiter d’urgence.