Alexandre Pouchkine, poète et écrivain russe, est considéré comme le génie incontesté de la poésie russe. En outre, il est également considéré comme le père fondateur de la langue russe moderne. De nos jours, plus de 150 après sa mort, Pouchkine est toujours vénéré par les Russes autant que Rimbaud pour les Français. Et il vécut en Moldavie.
Suite à des écrits jugés particulièrement subversifs par le tsar Alexandre Ier, le grand poète russe Alexandre Pouchkine doit prendre le chemin de l’exil en 1820. Les autorités russes voient en lui un dangereux perturbateur. Il peut provoquer par son incroyable talent littéraire et ses idées libérales une révolution avant l’heure.
Pouchkine, alors à peine âgé de 21 ans, pose ses bagages à Chisinau (appelé Kishinev en russe) en Bessarabie. Il va y rester trois années. Ces années, il va les passer dans une confortable petite maison du centre ville ayant appartenu à un militaire, le Général Insov.
Lorsqu’il n’écrit pas des poèmes comme «Les Tsiganes» ou le «Le châle noir», il fréquente l’intelligentsia locale et collectionne les conquêtes amoureuses. Bagarreur, il n’est pas rare qu’il provoque, au milieu d’une beuverie, ses contradicteurs en duel. Parfois, il part sur les routes de campagne et s’arrête dans la forêt de Nisporeni, plus exactement dans le village de Dolna à 30km de Chisinau. Du haut d’une colline il passe des heures à admirer cette vue imprenable sur la forêt calme et sauvage. On dit aussi qu’il s’est amouraché d’une jeune gitane du village prénommée Zemfira… et qu’elle l’aurait inspiré pour écrire ses plus beaux poèmes.
Ces années d’exil seront essentielles dans son inspiration future. Emporté par la fougue de sa jeunesse et sa soif de découverte, c’est en Moldavie qu’il vécut peut être la période la plus féconde de son existence.
Une fin de vie dramatiquement célèbre
Le 27 janvier 1837, Pouchkine, de retour en Russie depuis déjà quelques années, meurt comme il a vécut. Brutalement.
Son honneur est mis à mal par un bel officier alsacien, un certain Georges d’Anthès, qui convoite ouvertement sa belle et tendre. Pouchkine s’est en effet marié avec une beauté moscovite du nom de Natalia en 1831 et celle ci n’est pas indifférente au charme de ce militaire originaire de Colmar. Il doit laver l’affront. Il doit faire un coup d’éclat. Conspué d’un terrible surnom : Maître de l’Ordre des cocus, il provoque en duel l’amant français.
Le français tire. Le poète s’effondre. Il meurt d’une balle dans le ventre dans les faubourgs de Saint-Pétersbourg, près de la rivière Tchernaïa. Ainsi Pouchkine s’en alla un matin d’hiver…
Le musée
Il se situe au numéro 19 de la rue Anton Pann à Chisinau.
A partir de 1948, les soviétiques décident de faire de la maison où il vécut un musée. La décoration intérieure, le mobilier, son bureau, tout a été fait pour transporter le visiteur dans l’intimité de l’homme et l’atmosphère du XIXe siècle. Certains des manuscrits originaux du poète sont exposés. Ces derniers nous permettent de découvrir un autre Pouchkine. Il n’était pas seulement un écrivain de talent mais était aussi un dessinateur ayant beaucoup d’humour. La plupart de ses poèmes sont souvent accompagnés de petites caricatures de personnes qu’il connaissait…