L’endroit est atypique en tout point.
Cette fine bande de terre située à l’est de la Moldavie (à seulement 70km de Chisinau, la capitale de la Moldavie) a un statut rare depuis 27 ans. Aucun État membre de l’ONU ne reconnaît la République Moldave du Dniestr (communément appelée Transnistrie). Ce pays n’existe officiellement pas aux yeux de la communauté internationale; bien qu‘il existe de facto. Il a sa propre armée, sa police, son drapeau, son hymne, sa monnaie et son gouvernement.
Même la Russie dont elle est extrêmement proche et dépendante économiquement a omis, pour des raisons géopolitiques, de reconnaître la Transnistrie comme un État à part entière. Les seules “ambassades” transnistriennes se trouvent dans deux autres États pro-russes qui connaissent la même situation d’isolement, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, autoproclamés indépendants après deux conflits armés entre la Géorgie et la Russie, en 1992 et 2008. Vous l’aurez donc compris, la Transnistrie est éminemment géostratégique.






L’histoire de ce territoire est complexe. En 1991-1992, au moment de la chute de l’URSS, cette région profondément russophone fait sécession avec la Moldavie à la suite d’une guerre fratricide (la Guerre du Dniestr). C’est à la suite d’un accord de cessez le feu signé après cinq mois de conflit que la situation se stabilise. Cette année, en 2017, cela fera donc 27 ans que la Transnistrie est un pays “pas comme les autres”.
Aujourd’hui encore, bien que n’étant plus économiquement communiste, le gouvernement a conservé les symboles soviétiques. Cette nostalgie assumée se reflète directement sur le drapeau du pays. Unique en Europe.
Nous organisons regulierement des visites guidées de la Transnistrie. La situation politique est encore aujourd’hui complexe avec la Moldavie voisine mais y passer une journée n’est pas dangereux pour un touriste étranger. La Transnistrie n’est pas instinctivement contre le tourisme. Ce n’est pas du tout la Corée du Nord.











